logo anfa

La Buse de Harris

  • Home
  • La Buse de Harris

Le rapace le plus répandu dans la pratique du bas vol

La buse de harris est un rapace qui est arrivé dans le paysage de la chasse au vol dans les années 1980. Son intelligence, sa polyvalence, sa sociabilité, sa facilité de reproduction, en font le rapace le plus répandu pour la pratique du bas-vol. Partons à la découverte de ce rapace de fauconnerie incontournable qui fait aussi bien le bonheur des débutants que des chasseurs au vol expérimentés !


Biologie :

La Buse de Harris partie de la famille des accipitridés et du genre des parabuteo. Ce genre est proche de celui des buses (buteo). Cet oiseau est toutefois plus élancé avec une queue plus longue et étroite que les butéos.
Le plumage des mâles et des femelles est identique ; celui des juvéniles est moins coloré et moins bien marqué avec des rayures des plumes de queue (balai) barrées. Comme chez beaucoup de rapaces, on perçoit un fort dimorphisme à l’avantage des femelles qui sont
beaucoup plus grandes et lourdes que les mâles. Leurs tailles vont variés de leurs lieux de vie. Son aire de répartition, naturelle va du Sud des USA jusqu’à la pointe Sud de l’Amérique du Sud.
Elle possède des ailes et une queues large, lui permettant de planer pour observer son territoire. Cette très grande aire de répartition révèle des extraordinaires capacités d’adaptation de cet oiseau.
L’espérance de vie de cet oiseau dans la nature est d’environ de 15 ans, néanmoins, certains fauconniers de l’ANFA ont des oiseaux qui ont vécus plus de 30 ans en captivité.


Habitat :

Son habitat très diversifié est cependant majoritairement constitué de structures semi-ouvertes
avec occasionnellement des forêts claires.
Son aire de présence comporte beaucoup de formations désertiques avec de nombreuses
variantes d’habitats. On la trouve ainsi dans des habitats dominés par les cactus et dans des
« savanes arborées » à mesquite. Elles ont par ailleurs des mains (pattes) faites pour se poser
sur les cactus sans craindre de s’abimer.


Alimentation :

Le régime alimentaire du “Harris Hawk” est très diversifié et varié.

Cependant, comme beaucoup de rapaces, la buse de harris va se spécialiser sur les espèces localement les plus présentes dans sa zone de prédation. Il s’agit d’un rapace opportuniste et agressif qui peut consommer à large spectre de proies.

Elle consomme des oiseaux (Caille de Gambel), des insectes (il existe des débats sur la part de cette proie dans son alimentation) , des reptiles (lézards)  et des mammifères de taille moyenne (Lapin cottontail) à petite (spermophiles, rats sp.). Le Lièvre de Californie qui est plus grand, est également chassé en groupe.


Reproduction :

Cet oiseau vit dans un système matriarcale, lors de la chasse, les mâles dominants rabattent les proies vers la femelle alpha, l’oiseau le plus puissant du groupe.


Cette espèce est connue pour son comportement social complexe et sa possible polyandrie. En effet, elle n’est pas exclusivement monogame et dans certains cas, la femelle s’accouple à deux mâles. Il n’est pas rare que la nichée soit élevée, défendue et nourrie par un groupe composé des 3 parents et jusqu’à 4 juvéniles. Dans ce cas, il peut arriver qu’elle développe une stratégie collective de chasse. (Note : cette particularité pourra être utilisée dans le cas de la chasse au vol.)

Dans la partie centrale de son aire de répartition, la reproduction peut avoir lieu toute l’année. Le nid est le plus souvent placé  en hauteur (arbre ou cactus) à 4, 5 mètres et il abrite généralement de deux à 4 œufs.

Les œufs sont couvés par la femelle et le(s) mâle pendant 35j et les jeunes resteront au nid et à sa proximité de 2 à 3 mois.

La femelle peut pondre jusqu’à 3 fois dans la même année.

Le succès de la reproduction en milieu naturel dépend fortement de l’abondance des proies qui peut être très faible en milieux semi-désertiques..

La taille du mâle et de la femelle a ici un grand impact, le mâle sera plus petit, donc plus agile
pour la chasse et ramener la nourriture, à l’inverse de la femelle qui sera plus grande et imposante pour
défendre le nid.


Chasse au vol avec une buse de Harris

Au sein de l’ANFA il a été retenu d’appeler la chasse au vol à l’aide des rapaces des genres buteo et parabuteo, la butéonnerie. Ce terme est une adaptation de l’autourserie (chasse avec l’autour des palombes) aux spécificités et aptitudes de ces espèces. La Buse de Harris est utilisée pour la chasse de bas-vol.

En Europe, cet oiseau est utilisé pour la chasse du lapin de garenne sur lequel elle excelle, il s’agit sans nul doute de son gibier de prédilection. Pour autant, la Harris est également intéressante dans la chasse du faisan et de la perdrix. Les grandes formes (femelles), volontaires et agressives sont utilisées avec succès dans la chasse au lièvre. Vous l’aurez compris, la buse de harris ressemble plus à un petit aigle qu’à une buse.

La Harris est également utilisée dans la chasse des corvidés et des pigeons.

Cette espèce a connu depuis son introduction pour la chasse au vol en France un grand engouement de la part des fauconniers.

Ce succès est dû pour partie à sa grande faculté d’adaptation, qu’il s’agisse de son comportement par rapport à l’homme mais aussi en situation de chasse. La Harris peut pratiquement chasser sur n’importe quel territoire et être confronté à la plupart des gibiers à poil et à plume. Son statut d’espèce peu vulnérable au niveau mondial facilite grandement sa détention et son aptitude à la reproduction en captivité la rend également facilement disponible.

La Harris forme un équipage solidaire avec les chiens qu’elle côtoie régulièrement.
Elle n’aime cependant pas les nouveaux chiens et elle ne manquera jamais de leur signaler son aversion si nécessaire. Cependant, lors de la chasse, elle oublie ses rancœurs et se concentre sur l’objectif qui est la capture de la proie. Bien sûr, il faudra que les chiens soient aux ordres du buteonnier et respectueux.

Lors de la chasse du lapin, il ne lui faut pas longtemps pour apprendre à respecter ce merveilleux auxiliaire qu’est le furet. Et bien souvent, après une seule heure de chasse, elle aura compris et appris à respecter ce petit mustélidé attachant qui aurait pu être rapidement transformé en un bon repas. Malgré la raréfaction du Lapin de garenne en Europe, elle reste très utilisée pour la chasse au faisan et de la perdrix. Elle excelle au gibier d’eau lorsqu’elle bénéficie d’un milieu favorable.

La buse de Harris, lorsqu’elle est habituée à côtoyer régulièrement d’autres Harris, peut voler de compagnie. Cette expérience est vraiment unique et permet de découvrir la chasse de bas-vol sous un nouvel angle : Celui du vol de compagnie. La Buse de Harris est en effet le seul rapace chassant en meute dans la nature, avec ses congénères. Alors que l’autoursier ou l’esparveteur est un chasseur solitaire, les Harris Hawkers chassent ensemble.

La Harris n’est certainement pas l’oiseau le plus rapide utilisé en fauconnerie, mais elle est certainement l’un des plus perspicaces. Elle jauge la difficulté avec une grande intelligence et lorsqu’elle est bien affaitée (dressée) et qu’elle croit en ses chances, elle devient ambitieuse et ne ménage pas ses efforts.

Cet oiseau est capable de merveilles dans de bonnes mains, mais il sera de la responsabilité du fauconnier de lui faire atteindre son plein potentiel en la musclant et en développant son assurance avant de la confronter à des gibiers difficiles. Le développement de sa musculature exige une activité quotidienne qui devra être progressive.

Cet oiseau est très agréable à emmener en promenade suitée, au début du moins. Cependant cet exercice, qui ressemble à une promenade n’est pas celui qui la mettra en condition suffisante pour rivaliser avec un faisan en vol et encore moins de contrer les ruses, crochets et bonds qu’un lièvre lui opposera inévitablement. Le secret de la réussite avec une Harris réside avant tout dans la qualité de son entraînement et ne pas lui servir trop de facilité. Il faut l’emmener progressivement vers des vols longs et des exercices physiques intenses. De plus, pour le lièvre comme pour le coq faisan, il lui faut impérativement un plumage sans défauts et des serres acérées.

Promener une buse de Harris est facile, la maintenir en très belle condition de plumage un petit peu moins, mais voler une Harris en très haute condition physique avec un mental d’acier est un véritable challenge et exige un réel engagement quotidien de la part du buteonnier.